The Cité de l’Architecture & du Patrimoine (Architecture and Heritage Centre) in Paris has invited TVK and the Dutch agency RAAAF to open the Plateforme de la Création Architecturale as curators of a new programme in the renovated Pavillon d’About. TVK’s plan for the platform’s first season is The Earth is Architecture, a multifaceted, open-ended programme – an installation, master classes, guests, readings, screenings – aimed at investigating architecture as a new environment. The point of focus will be the half-pipe – deliberately chosen for its radical hyperbolic shape – as an image not only of our time, but also of the transformation our planet continues to undergo. As both hyperbola and hyperbole, it simultaneously represents the exponential growth of the population of the world and, by extension, of our cities, together with the radical changes that have come to architecture, building and the living environment on a planet moving from a parallel to an orthogonal condition. A film will be shown illustrating different types of architecture and the way they have evolved in response to this change of condition.
Exhibition, installation, master classes, guests, readings, screenings
Cité de l’Architecture & du Patrimoine (Architecture and Heritage Centre)
TVK
Freaks
Formaboom
David Foessel
Océane Ragoucy (project director), Sarah Sauton (project manager), Thomas Havet, Joffrey About, Alexandre Bullier, Léonard Cattoni, Caroline Desile, Alexandre Essayie, Victor Francisco, Diane Gobillard, Emmanuelle Halbout, François Ricros
Je suis le monarque de tout ce que je contemple. Mon droit sur ce point ne saurait m’être disputé.
La Terre a connu, depuis le début de l’ère industrielle, un accroissement radical et exponentiel de son peuplement. Au cours de cette transformation récente, les conditions terrestres ancestrales (atmosphère, croûte terrestre, ressources) ont muté profondément et rapidement. Le phénomène est extrêmement brutal et constitue assurément une transition vers un autre état du monde. Forme désormais dominante des établissements humains, la concentration apparaît comme le nouveau visage d’une terre qui bascule vers un état de peuplement massif.
Si l’hyperbole montre une rupture par le changement d’état, elle témoigne également d’une continuité ou plus exactement d’une progressivité dans la façon dont la terre a été envisagée par l’homme dans le temps. La terre fait l’objet d’un projet, prise comme un site à aménager pour l’installation des hommes. Elle a été fondée, terrassée, forée, aplanie, augmentée, élevée, in fine construite.
En nommant l’Homo sapiens (homme savant), Carl von Linné a passé sous silence un trait fondamental du caractère humain, que l’hyperbole renforce aujourd’hui plus que jamais, l’Homo faber, le faiseur, le constructeur. L’architecture, au sens de la transformation de l’environnement, a pour ambition, à son paroxysme, de construire un nouvel état du monde, une nouvelle nature.
Le rêve de l’Homo faber n’est pas de s’installer dans un environnement mais d’en produire un qui s’y substitue. Alors comme pourrait le laisser entrevoir de façon détournée le titre évocateur de Gaston Bachelard, La Terre et les rêveries de la volonté, l’environnement n’est plus ce qui est autour de l’architecture, c’est l’architecture elle-même. Après avoir été plate puis ronde, aujourd’hui, la terre est une architecture.