Travaillant depuis son origine sur le territoire du Grand Paris, TVK a été impliqué dans différentes études et projets depuis l’Atelier International du Grand Paris en 2009 à l’Atelier des Places du Grand Paris pour la Société du Grand Paris (2017-2019).
Dans le Grand Paris, une relation très paradoxale s’est nouée entre deux thèmes essentiels de la métropole, la mobilité et l’immobilité, s’incarnant notamment dans le système né de la modernité qui associe le réseau des voies rapides routières et les grandes emprises monofonctionnelles que sont les grands ensembles et les zones d’activité. Monuments involontaires et marqueurs du territoire francilien, ces espaces constituent un terrain d’investigation par le projet, dans l’objectif de transformer et complexifier ces terrains délaissés. En liant les lignes de mobilité et les étendues qui les jouxtent, pièces aujourd’hui autarciques d’un système pourtant global dans sa logique fondatrice, il s’agit d’en accentuer l’accessibilité et la centralité et donc de permettre leur intensification.
Réalisée avec Éric Lapierre, cette recherche a constitué la contribution de l’agence au travail du Groupe Descartes dans le cadre de l’Atelier international du Grand Paris en 2009.
Les études Habiter le Grand Paris et Systèmes Métropolitains du Grand Paris conduites au sein de l’AIGP, tentent d’apporter de nouveaux outils pour décrire et orienter la transition que constitue la phase actuelle de la métropolisation. L'écart paradoxal entre des ambitions planifiées et la capacité à les atteindre (en 2014, seulement 30 000 logements sont construits des 70 000 logements par an visés par le SDRIF de 2013) nous parle d'une distance, qui s’accroît progressivement, entre la pensée inopérante de l'urbanisme des pouvoirs publics et les transformations fluides et non-planifiées qui se mettent en place dans les territoires.
Au-delà de ses opérations les plus célébrées, multiplication de centres que la pensée aménagiste voudrait éparpiller dans l’agglomération comme une solution passe-partout, la spécificité de la métropole semble alors résider davantage dans des conditions intermédiaires. Habiter les systèmes métropolitains signifie en fait combiner les échelles, conjuguer les modes de mobilité, promouvoir de nouveaux types de vie collective et faire le choix de situations et dispositifs spatiaux hybrides.
Il s’agit alors de comprendre par quels outils mettre le récit officiel en phase avec ces transitions discrètes et selon quelle voie celles-ci peuvent faire de la métropolisation une transformation contextuelle. Plus que par un nouveau plan, figé aujourd'hui pour 2040, le récit de la métropole, avec tous ses aléas, ses incertitudes et ses ambitions latentes, demande à être imaginé comme une scénarisation : multi-actorielle, ouverte, prospective autant que rétrospective, qui permette d'orienter collectivement les prochains épisodes du Grand Paris.
Étude complète : Transitions, Habiter les intermédiaires (2013)
Étude complète : Système Ouvert, les nouveaux mondes du Grand Paris (2014)
Près de 50 ans après la mise en service du RER A, l’arrivée du Grand Paris Express s’apprête à provoquer une évolution majeure de l’organisme francilien. Cette étude, menée avec Acadie et Güller Güller, vise à en comprendre les effets territoriaux du nouveau métro et sa capacité de recomposition de la métropole francilienne. À partir de la méthode de la scénarisation, permettant d’analyser ces effets à partir d’une diversité de points de vue et dans leurs différentes temporalités, cette recherche a permis de mettre en lumière que les impacts du métro interviennent bien avant sa mise en service, en raison de phénomènes d’anticipation de l’ensemble des acteurs de la métropole amorcés dès l’annonce de sa réalisation. Elle a mené à qualifier les influences à géométrie variable de cette infrastructure sur le fonctionnement de la métropole, fluctuant selon les acteurs, les segments de lignes, leur date de mise en services et les géographies existantes qu’ils rencontrent. Elle a enfin mené à comprendre les différentes échelles d’irradiation du GPE, qui dépasse largement les périmètres des quartiers de gare et celui de la métropole institutionnelle, pour irriguer très largement l’ensemble du territoire métropolitain et impacter inégalement la Petite et la Grande Couronnes.
Si la construction du Grand Paris Express s’apprête à faire émerger une nouvelle géographie métropolitaine, elle fait apparaître l’enjeu crucial du rôle, de la conception des espaces publics qui accompagneront la venue des 65 nouvelles gares, et de leur inscription dans le territoire métropolitain : lieux intenses d’échanges et de mouvements et interfaces entre la grande échelle du réseau et les situations spécifiques de leurs lieux d’accueil, espaces d’aménités, de confort et de services et porte-drapeaux des géographies et paysages locaux… Dans la perspective de définir les valeurs et qualités communes et la méthode de conception partagée par ces espaces publics, cette étude réalisée pour le compte de la Société du Grand Paris fait intervenir une vaste équipe pluridisciplinaire dirigée par TVK. Elle est l’occasion de mener une recherche appliquée, travail plus fondamental réflexif et prospectif, sur l’espace public en lien avec la mobilité et les échanges intermodaux.
Selon la démarche de scénarisation développée par TVK, un premier temps d’études collectives a permis de définir des fondamentaux et intrigues orientant le futur de ces espaces publics du Grand Paris, qui sont par la suite testés sur 5 études de cas. Leur enjeu est d’expérimenter une démarche de projet d’espaces publics nouvelle qui prenne en compte le temps et les rythmes de transformation des territoires. Ces cas de figures feront ressortir des idées et problématiques saillantes permettant de nourrir un document – prélude à la conception – ayant pour objectif de faciliter le travail de projet à venir.
La réflexion se structure autour de quelques notions et idées fortes : l’enjeu de la transformation du sol comme objet d’un véritable projet d’architecture ; la question des échelles et des histoires des espaces publics à convoquer dans les projets ; le rôle central du « piéton métropolitain », usager référent dans la conception des espaces publics ; l’importance de la frugalité et de l’exploitation des ressources existantes dans une perspective d’économie et d’écologie ; etc.
Pierre Alain Trévelo et Antoine Viger-Kohler (associés), Alessandro delli Ponti (directeur de projet), David Enon (directeur de projet), Océane Ragoucy (directrice stratégies, recherche, développement), Sarah Sauton (directrice de projet) et Rodrigo Apolaya