Le projet est lancé au moment où les territoires transversaux reprennent de l’importance par rapport aux logiques annulaires qui ont marqué l’évolution de la couronne de Paris. Le devenir des logements sociaux, construits avant le Périphérique, est crucial. La démolition ne doit être envisagée que lorsque la position urbaine est intenable face aux nuisances. Dans cette optique, la Tour Borel est démolie tandis qu’une transformation ambitieuse de la tour Bois Le Prêtre est réalisée par Druot, Lacaton et Vassal.
Le projet urbain s’articule autour de trois lieux, qui développent chacun une cohérence spécifique.
Ce secteur Rebière marque la reconquête d’un environnement dévalorisé et sous-utilisé afin notamment de permettre de nouvelles liaisons vers le boulevard Bessière d’un côté et vers la place Pouchet de l’autre.
La rue Rebière, bande de terrain gagnée sur l’espace de la rue, adossée au cimetière des Batignolles et devenue constructible, a fait l’objet d’un travail de conception en workshops avec neuf équipes d’architectes, chacune livrant un projet de logements. L’enjeu de ce secteur était de favoriser une diversité, une liberté et une recherche innovante des architectures et des typologies en regard de la singularité du contexte, tout en réinventant une rue aérée, lumineuse et plantée, et favorisant une orientation des vues principales vers les cours plantées.
Le réaménagement de la rue André Bréchet est un jalon essentiel dans la reconquête et la revalorisation générale de l’espace public du quartier. Cet espace public est transformé en « zone 30 » et réduit considérablement la circulation motorisée, ainsi que le stationnement. Dans la partie ouest de la rue, l’automobile est interrompue. Une chaussée est cependant maintenue, afin que l’accessibilité des services de sécurité soit garantie. Au nord, entre la piste et les stades, un square s’installe : le mail Bréchet devient un véritable espace paysager et d’usages. Le stade attenant est restructuré afin d’accueillir deux programmes distincts, les Transports Automobiles Municipaux (TAM) d’une part et l’annexe de la Brigade des Sapeurs-Pompiers d’autre part. Le projet propose de glisser une partie des programmes sous le futur stade, remis à niveau des espaces publics et du mail Bréchet, et une autre partie en superstructure, dans un bâtiment linéaire le long du boulevard périphérique.
La Place Pouchet constitue l’espace public de référence au cœur du nouveau quartier, à la rencontre entre le grand parcours vert intercommunal et le parcours domestique issu du mail Bréchet requalifié. Elle marque l’articulation entre l’échelle territoriale du boulevard périphérique et l’échelle locale d’un quartier largement habité. L’aménagement de cet espace public répond à la volonté d’offrir aux habitants un espace central symbolique et fédérateur, capable de domestiquer la présence du boulevard périphérique et de donner une identité forte au nouveau quartier. Au grand vide de la place répond la volumétrie aménagée de l’îlot Borel. La continuité du sol de l’espace public sous le boulevard périphérique est accompagnée et complétée par le jeu des volumes construits de part et d’autre de l’infrastructure, qui s’associent et se répondent dans un jeu de volumétries communes.
À proximité de la place, le secteur Auboin a pour vocation l’accueil de nouveaux programmes comme la préfourrière et l’Unité de Recherche des Véhicules Volés (URVV), l’unité de viabilité hivernale de la ville, sous le tablier du boulevard périphérique.
Réaménagement du secteur de la Porte Pouchet
Semavip, Ville de Paris (Urban Planning Department)
Paris 17th district, France
15 ha d’espaces publics
26 000 m² SDP de bureaux
26 630 m² SDP de logements
19 600 m² SDP d’équipements publics
5 000 m² SDP d’hôtels
2 000 m² SDP de commerces
Project in progress, delivery expected in 2021
TVK (architecte urbaniste), MG-AU (architecte urbaniste mandataire), Berim (bureau d’études)
Maxime Verret