La question que je voudrais discuter dans le cadre de ce séminaire sur la forme urbaine et les territoires métropolitains, est de savoir d’où vient la forme dans le processus d’un projet. La recherche menée à l’agence depuis quelques années est d’essayer de réfléchir à la morphologie urbaine en l’élargissant à la question de la morphologie terrestre. Nous cherchons à confronter l’approche historique et sociologique des formes urbaines et des types, issue des travaux de Saverio Muratori, Aldo Rossi, Jean Castex…, etc., avec les connaissances qui traitent des formes de la Terre.
Au XVIIe siècle, le théologien anglais Thomas Burnett spéculait sur les formes du cosmos, et a produit une image intitulée « Earth without water ». Elle montre la forme de la Terre sans ces océans, une forme très rugueuse, mouvementée et complexe qui contraste avec l’idée géométrique que l’on se fait de la planète comme une bille bleue, une sphère. Cette image n’a pas de fondement scientifique mais elle témoigne du désir de comprendre la structure de la Terre et peut symboliser le point de départ de la grande aventure des sciences dites « naturelles », qui ont cherché à comprendre la forme de notre environnement comme le résultat d’un processus évolutif, rompant avec la vision religieuse statique du monde. La forme de la Terre a été et est sans cesse « retravaillée » par les mouvements du sol, de l’eau, de l’atmosphère et des êtres vivants, l’ensemble étant mu par deux sources d’énergie primaire que sont le rayonnement solaire et la fusion du noyau terrestre. À tous ces processus en interaction, étudiés par les biologistes, géologues, climatologues, hydrologues, pédologues, s’ajoute aujourd’hui l’étude de l’action des êtres humains qui ont acquis une force prépondérante dans la transformation de la planète. Si l’architecture est devenue un sujet d’étude pour ces disciplines historiquement tournées vers la nature, questionnant leurs méthodes et leurs outils, l’architecture a beaucoup à apprendre des questions de morphologie terrestre. Ce nouveau point de vue pourrait s’additionner aux champs disciplinaires qui sont les nôtres et peut nous permettre de recharger les problématiques de formes urbaines à partir de questionnements contemporains qui ont trait à l’empreinte humaine sur la Terre, et aux réactions de la Terre à cette empreinte humaine. Car la Terre réagit à sa façon, continue de s’émouvoir comme dit Bruno Latour : « la Terre s’émeut ». Cela renvoie aux conséquences et aux risques liés à cette émotion que la Terre ressent, la façon dont elle bouge, le « nouveau régime climatique » et l’extinction du vivant. Toutes ces questions permettent de penser que l’architecture n’est pas seulement ce qui est posé sur la Terre par les humains, mais que ce serait au contraire tout ce que les sociétés humaines et tous les êtres vivants construisent petit à petit avec les matières terrestres. C’est une sorte de corps à corps, et non un artefact que l’on pose.
Là où le sol était plan et abstrait sur les plans de Saverio Muratori, on peut changer de façon de le penser et considérer le sol non pas comme une surface mais comme une épaisseur vivante, à la fois tellurique et atmosphérique, comme ce qui est en dessous mais aussi au-dessus de la ligne de flottaison et que les bio-géo-chimistes appellent la « zone critique ». À partir de ce point de vue on peut comprendre la forme urbaine comme la forme du sol, une architecture du sol.
L’architecture du sol n’est pas uniquement une question analytique mais bien une posture de projet. Avec la rénovation de la Place de la République, réalisée à Paris de 2009 à 2013, nous avons commencé à rentrer profondément dans cette recherche. Il s’agissait, bien sûr, de trouver des usages à cette place phagocytée par le trafic automobile. Mais ces usages correspondent à une structure spatiale donné par la structure du sol. Notre projet a consisté à la modifier dans son épaisseur, avec ses réseaux, ses racines, ses formes de pente, ses espaces, ses frondaisons… en cherchant à retrouver une planéité, avec une partie principale horizontale (en pente à 1%). Depuis, l’agence a poursuivi cette recherche autour d’une série d’archétypes d’architecture du sol : la terrasse – le parkway – la cité-jardin – le campus – le polder. Il y en a 5, il pourrait en avoir d’autres. Ces archétypes sont à la fois une manière de reconnaître un existant, de décrire la forme des sites déjà façonnés sur lesquels nous devons faire projet, et en même temps une ma-nière d’exprimer une vision de projet qui s’appuie sur cet existant, en vue de le métamorphoser.
Le premier archétype, qui fait écho à notre projet pour la Place de la République, est celui de la terrasse. Il évoque l’installation dans le sol incliné, la façon dont on peut aménager la pente, aplanir le sol pour supporter des activités humaines. On raconte souvent dans les origines de l’architecture le mythe de la cabane ou de la hutte primitive. On pourrait aussi parler de l’infrastructure primitive ou du terrassement primitif comme mythe fondateur de l’architecture et de l’urbanisme. L’horizontale donne une assise aux humains, parce que l’homme se tient debout sous le ciel et qu’il a en permanence essayé de chercher l’horizontalité pour se tenir debout. Il y a de très nombreux précédents à cet archétype. Des civilisations anciennes ont terrassé le sol notamment pour des raisons agricoles ou religieuses. Petit à petit cette idée que l’on peut contrôler la nature et le paysage a pris de l’ampleur, et, avec la modernité, la terrasse s’est progressivement détachée du sol. Avec le projet des jardins de Versailles, Le Nôtre installe un système de promenade où la sous face, devient elle-même une habitation, à l’Orangerie notamment. La terrasse devient un dessus et un dessous et cela sera poussé au paroxysme au XXe siècle, lorsque la terrasse devient une dalle, quelque chose qui se soulève et qui flotte, comme, par exemple, au Barbican Centre. Cependant, ce qui semble être une séparation définitive du sol, n’est du point de vue de la morphologie terrestre qu’un feuilletage du sol, un soufflé de sa matière qui démultiplie les surfaces d’interactions entre matières, êtres vivants, et atmosphère tout en créant l’espace pour l’habitation humaine.
Cet archétype nous sert dans un premier projet à Marseille dans le quartier de la Gare Saint-Charles, où le sol a été historiquement terrassé au XIXe siècle pour faire arriver la voie ferrée sur les hauteurs du Vieux Port aussi loin que possible avant qu’on tombe sur la pente la plus forte. Puis autour se sont installées un certain nombre de casernes, les militaires ayant créé un système de terrasses soutenues par de murs qui créent des plateformes horizontales, et des degrés dans la pente.
Cela compose une structure territoriale, un système de nivellement d’ensemble mais aussi de nivellement par parties à partir duquel nous avons imaginé un système d’espaces publics en balcons et de parcours qui relient toutes les terrasses et créent une continuité là où elles étaient plutôt des enclaves. Les terrasses deviennent sur leur bord des espaces publics qui créent une nouvelle porosité dans la ville qui suit les murs de soutènement. Tout ce qui a soutenu la terrasse, tout ce qui a travaillé la Terre, devient un lien nouveau rendant possible le projet d’un nouveau quartier urbain. Cette inscription territoriale permet un point de vue sur le lointain, sur le paysage, mais aussi, à une petite échelle, l’installation de la végétation qui est rare dans cette ville très minérale, avec notamment la plantation d’un bois. Ces terrasses sont en effet une construction qui produit un volume de pleine terre dans la pente et donc un potentiel de plantation en plein cœur de ville. L’archétype de la terrasse, comme tous les autres archétypes que nous étudions, nous permet ainsi de réfléchir non seulement aux problématiques de l’habitation humaine, aux questions d’usages, d’espaces publics, mais aussi à la cohabitation entre les humains et les puissances qui animent le sol terrestre.
Le deuxième archétype est celui du parkway. Il pose la question fondamentale de la forme du sol et de la ville en rapport avec la notion de déplacement, de mouvement et de mobilité (way), mais aussi (à travers l’idée de park) avec la notion que ce déplacement produit un paysage. On peut évoquer les grandes voies des empires antiques comme les voies romaines ou chinoises dont certaines semblent avoir été bordées d’alignements d’arbres. Ou la France du XVIIIe siècle, lorsqu’a commencé un grand chantier de modernisation des chemins qui sillonnent le territoire pour des raisons de contrôle mais aussi de commerce et de communication. La plantation d’alignements d’arbres passe à la charge de l’État en 1825, dans le but d’« embellir » ces tracés, mais les arbres jouent aussi un rôle de stabilisation et d’assainissement de la chaussée et ont l’avantage de délimiter espace privé et espace public1. En ville, le parkway prend une autre forme avec les embellissements haussmanniens, et des projets tels que ceux de l’Avenue de l’Impératrice (ou Avenue Foch aujourd’hui) qui associe au déplacement de larges espaces verts pour la promenade.
Le déplacement à cette époque est encore un déplacement de la lenteur, à la vitesse du piéton ou du cheval. Et puis, à la fin du XIXe siècle, le déplacement s’accélère avec le chemin de fer, ce qui pose la question de l’aplanissement du sol pour augmenter la vitesse. Cela engendre des travaux importants de déblais et remblais créant, d’imposants talus qui sont aussi aujourd’hui des épaisseurs écologiques pour des espèces indigènes ou invasives, car peu ou pas accessibles aux humains. Une autre évolution du parkway arrive avec la route automobile, en ligne droite pour l’efficacité comme l’autoroute HaFraBa construite sous le régime nazi, ou bien en courbe pour s’adapter au paysage et offrir des points de vue, comme c’est le cas dans les projets bien connus de Frederick Law Olmsted – le projet du parkway de Boston notamment en 1892 – ou d’Henri Prost sur la côte Varoise (1922-1939).
Enfin, on peut évoquer les grandes voies rapides urbaines, ces grandes structures que nous avons beaucoup étudiées à TVK : le territoire du boulevard périphérique parisien par exemple, qui possède notamment une relation très particulière entre la forme urbaine ouverte de cette partie de ville autour de l'autoroute, et la prééminence d’une forme bâtie qui crée autour de l'autoroute une constellation de grands édifices avec des programmes très spécifiques.
On retrouve cette question de l’architecture du déplacement dans un projet que mène TVK à Bruxelles avec une autoroute qui pénètre dans Bruxelles, l’E40. Cette autoroute avait néces-sité de grands travaux d’aplanissement. On peut noter d’ailleurs que le mot « boulevard » vient d’un terme flamand qui veut dire « terrasser », ce qui montre bien cette association entre voie, déplacement et terrassement qui est une des caractéristiques de l’archétype du parkway.
À Bruxelles, le terrassement a généré cette forme de léger détachement du sol, comme pour toutes les autoroutes, qui créé une sorte d’épaisseur plantée sur ce qu’on appelle les talus. Ces talus sont des lieux de végétation, de biodiversité et d’eau. Ce sont des atouts pour penser la mise en réseau d’espaces naturels à une échelle territoriale.
Mais l’autoroute est aussi un espace public, même s’il est aujourd'hui dédié aux voitures. Le projet propose de le rendre accessible à tous, petit à petit, et de renforcer les talus et leur végétation tout en les rendant traversables pour pouvoir créer des accès depuis les quartiers environnants. Toute l’idée est de s’appuyer sur ce sol très particulier et fertile qui fait la qualité du site, et de travailler sa lente métamorphose dans le temps.
Le troisième archétype est celui de la cité-jardin qui est bien sûr construit sur un rapport et un échange entre la ville et la campagne, entre un sol domestique permettant une production vivrière d’une part, et l’étendue du territoire d’autre part.
Parmi les précédents, on peut trouver des prémices dans le développement des banlieues, avec par exemple ce plan du projet de Frederick Law Olmsted pour le quartier de Riverside en périphérie de Chicago (1868), qui ne reprend pas la forme de la ville centrale traditionnelle et propose une nouvelle forme conçue à l’échelle de la maison et de son rapport à l’espace ouvert et son sol planté. Et puis bien sûr, l’invention du concept de cité-jardin à la fin du XIXe et sa traduction spatiale dans le mouvement des cités-jardins, avec notamment Letchworth en Angleterre conçue par Raymond Unwin. La problématique d’extension urbaine et de rapport à la nature est toujours présente mais cette fois en lien avec les infrastructures de transport, qui permettent d’éloigner cette extension au milieu des sols agricoles.
L’agence travaille actuellement sur un projet urbain qui s’inspire de cette question de cité-jardin et se trouve dans le Grand Paris, une version contemporaine de la problématique d'extension de Paris, en lien avec un grand système de parcs, à la charnière entre le Parc de La Courneuve – le plus grand parc parisien après les bois de Vincennes et bois de Boulogne – et le début de la plaine agricole. Le programme est celui du Village des médias pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.
L’archétype de la cité-jardin nous aide ici à construire une forme urbaine dans son rapport à un sol qui est vivant, même très vivant, avec des habitats d’espèces protégées ainsi qu’un système de zones humides. Le projet recycle une infrastructure existante, notamment des routes mais aussi des réseaux enterrés et un nivellement déjà réalisé. Le système de talus hérité de l’infrastructure routière produit une série de lisières particulières avec des ruptures de niveaux, qui renforcent la présence de l’eau et du vivant. Tout un réseau hydraulique est mis en place à travers différentes interfaces public-privé, en essayant de donner de l'épaisseur à ces interfaces, mais aussi de construire une relation à l’espace ouvert qui soit variée suivant les types d’habitats. À l’image des cités-jardins qui articulent une diversité de modes d’habitats et d’espaces publics, le processus de projet nous a conduit à dessiner des formes bâties multiples qui se différencient selon le rapport au sol, à l’étendue plantée et peuplée d’espèces et aux statuts et usages de ces espaces non bâtis.
Le quatrième archétype est le campus, qui se rapporte à la manière dont le dessin de l’espace ouvert et du sol peut mettre en relation un système programmatique. L’acropole d’Athènes fait partie des origines de cet archétype. La situation de promontoire, le rôle de citadelle de protection et de retraite et la fonction religieuse ont engendré une sorte de plan libre. Une forme architecturale un peu différente a aussi contribué à cette lignée : l’architecture hospitalière, où l’hygiénisme a associé l’espace ouvert à la fonction de santé, par exemple l’hôpital de Plymouth conçu en 1756. Et puis bien sûr le campus universitaire américain, avec cette capacité à s’adapter au vallonnement plutôt que de terrasser et niveler le sol, profitant ainsi des vues et des relations multiples entre bâtiments et espace ouvert. Cette forme permet une densisfication progressive à partir du système de parcours et d’itinéraires piétons qui structure le campus – on le voit notamment à Berkeley.
À Villejuif, au sud de Paris, l’archétype du campus nous permet de travailler une situation très va-llonnée, dans l’un des points culminants du Grand Paris, dont le sol a déjà fait l’objet de beaucoup de transformation. Il y a toute une épaisseur historique, avec un fort militaire (pour profiter du point haut) mais aussi une ancienne décharge, des réservoirs d’eaux, puis dans les années 1960, l’arrivée de l’autoroute A6 puis l’installation de l’Institut Gustave Roussy, un grand hôpital qui est le plus grand pôle européen de cancérologie, et enfin récemment, l’aménagement d’un grand parc sur l’ancienne décharge. À partir de cette juxtaposition de programmes, échoués là sans projet d’ensemble, la figure du campus nous permet de développer une forme urbaine qui permet d’étendre le parc tout en développant le campus santé. La morphologie du quartier tire parti de la présence structurante de l’espace ouvert qui organise des relations de proximité entre usages et nature, mais aussi profite des horizons vers le lointain que l’on a tout autour.
Pour terminer, un cinquième archétype, peut être un peu plus spéculatif, est celui du polder. Il a trait aux territoires qui sont conquis, en général sur l’eau ou sur la mer, mais qui peuvent aussi, par extension, être conquis sur des situations terrestres instables, précaires ou en mouvement comme des zones inondables. Il s’agit donc d’inventer et de construire un sol. Il y a la stratégie du pilotis, par exemple dans les situations lacustres comme la cité de Ganvié sur le lac Nokoué au Bénin. Lorsque la densité de population est plus forte, comme à Venise ou Amsterdam, les pilotis disparaissent sous la strate du sol urbain organisé autour d’une desserte de canaux. Le polder c’est aussi dans la campagne ce même système de canaux qui se combinent avec des digues et des écluses et permet l’agriculture (fig.17 : Refs historiques). Le site que nous aménageons à partir de cette question du polder se trouve à Bordeaux, au bord de la Garonne qui est un fleuve violent, avec une marée et un courant extraordinairement puissant. Le territoire de la rive droite de Bordeaux a été aménagé à partir du XIXe siècle et au XXe siècle en conquérant des terrains sur la zone inondable du fleuve, grâce à la construction de digues. A cette structure protectrice d’une étendue plate, s’est ajouté un système de talus et de tranchées pour les infrastructures ferroviaires.
Le projet urbain s’appuie sur cette macrostructure devenue support de nature depuis l’arrêt des industries, et vient la compléter pour permettre à l’eau de passer lors des fortes crues, avec des zones d’expansion et de retrait des crues, et des formes urbaines qui prévoient la manière dont la crue se retire et retourne au lit du fleuve. C’est un travail qui allie un projet sur les réseaux, sur et sous le sol, pour faire venir la ville dans le site, et une recherche sur le mouvement du sol, sur la micro-pente progressive (fig.18 : Plan général). Et cela implique de repenser le sol dans sa surface, sa capacité à être poreux, avec un travail fin sur la désimperméabilisation de certains sols et la conservation de sols perméables, notamment dans la partie centrale du quartier, un parc fonctionnant comme la clé de voûte de tout le système hydrologique. L’enjeu de la forme du parc porte sur les déblais et les remblais, pour arriver à produire une structure qui gère le stockage de la crue et sa rétractation et soit également support d’un paysage où cohabitent les usages des humains et des autres êtres vivants (fig.17 : Parc Eiffel).
Ces différents archétypes structurent une méthode de conception des formes urbaines qui permet de faire le lien entre le passé des sites et leur devenir, en mettant au cœur du projet le sol, l’infrastructure primaire et inaliénable, le soubassement partagé. Il ne s’agit plus de « poser » la ville sur le sol, mais de partir de la forme du sol, où s’enchevêtrent roches, terres, résidus organiques et artefacts humains, pour constituer une infrastructure qui sert la ro-bustesse d’un monde vivant.
Retranscription de la conférence de Pierre Alain Trévelo menée lors du IV Congreso ISUF-H « Forma urbis y territorios metropolitanos. Metrópolis en recomposición. Prospectivas proyectuales en el siglo XXI ». Cette retranscription est publiée dans le livre Forma Urbis y Territorios Metropolitanos (pp. 118-132), édité par Carlos Llop, Marina Cervera et Francesc Peremiquel, et publié par l’Universitat Politècnica de Catalunya BarcelonaTech, 2021.