Le secteur du Christ se trouve à la convergence de toutes les dynamiques du territoire de Saclay. Il voit s’entremêler des projets métropolitains, des ressources agricoles mais aussi les qualités rurales et domestiques du bourg de Saclay. Carrefour historique et lieu de rencontre par essence, sa puissance de convergence fédératrice a tendu à s’affaiblir au fil des années à la suite de l’arrivée d’infrastructures routières de grande envergure. Ainsi les parcours entre le CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique), le secteur du Christ et le bourg sont devenus longs et inconfortables ; et si l’on se croise encore sur le secteur du Christ, on s’y rencontre de moins en moins. Les portions de territoire qui le bordent sont aujourd’hui disjointes. L’arrivée prochaine de la ligne 18 du Grand Paris Express réactive la figure de carrefour inhérente au secteur du Christ : elle le positionne en situation de pivot entre le Campus et le centre bourg, rendant possible d’intensifier la place destinée aux modes de déplacement actifs.

Tout en s’appuyant sur l’existant paysager et vivrier du plateau agricole, la proposition prend la forme d’un projet urbain qui vise à reconquérir les franges d’infrastructures et les parcours afin de construire une armature d’espaces publics robuste et résiliente. Celle-ci sera à la fois support de paysage et activatrice de nouvelles qualités urbaines, préservant les qualités du bourg, augmentant la part de lieux de partage et de synergies et diversifiant les modes d’habiter. L’enjeu essentiel est de pouvoir « faire quartier » dès aujourd’hui, à partir de ce qui existe et des « forces en présence ».

L’existant constitue ainsi le terreau d’un projet commun liant des programmes complémentaires et offrant un socle d’usages fédérateurs. Le projet propose de relier et connecter à travers un sol commun qui enclenche la reconquête des infrastructures, d’habiter le secteur du Christ en tant que village augmenté qui conforte les qualités du bourg et valorise la plus-value d’un développement supplémentaire, et enfin d’amplifier les paysages du plateau en investissant tous ses apports géographiques : hydrologie, sol fertile, lisières.