L’ « Éveil de Flaubert » est le premier projet à émerger en frange est de la ZAC Flaubert, le long de l’avenue Jean Rondeaux. Il se développe sur des anciennes emprises ferroviaires situées en contrebas de l’avenue et appartient au paysage portuaire caractéristique de la rive gauche de Rouen. En bordure de Seine, et dans la plaine en contrebas des coteaux de la rive droite, il fait partie d’un système urbain délaissé qui engage aujourd’hui sa métamorphose. Dans ce dispositif, la position de l’îlot Rondeaux est emblématique dans le projet urbain à plus d’un titre. Il est, par sa position extraordinairement visible, révélateur de la transformation que va opérer le projet urbain : passer d’un environnement que l’on perçoit aujourd’hui comme périphérique à un nouveau quartier métropolitain. L’îlot fait le lien entre le tissu existant et territoire en projet, entre le caractère animé et circulé du boulevard et le grand paysage ouvert de la vallée de la Seine.

À la rencontre entre l’ambiance urbaine de l’avenue Jean Rondeaux requalifiée avec l’arrivée du transport en commun en site propre et le grand paysage ouvert de vallée de la Seine. Le projet met en relation le proche et le lointain, l’ouvert et l’intime par une figure composée de trois paysages distincts, trois « milieux » établissent une gradation progressive entre public, collectif et privé. Le quartier mêle logements et bureaux autour d’espaces paysagers communs et ouverts en cœur d'îlots. En promontoire par rapport aux voies ferrées, le site est un belvédère qui profite largement des vues sur les coteaux Ouest de la Seine, ainsi que des vues sur quelques points émergents et significatifs de la ville.

La volumétrie des îlots résulte d’une double appartenance au quartier et au grand paysage. La disposition des logements est ouverte et poreuse face au grand paysage ouvert, celle des bureaux consolide le nouvel ordre urbain engagé par la métamorphose du boulevard. Les espaces ouverts forment le cœur du projet : ils favorisent les interactions entre les programmes et établissent des liens essentiels avec l’environnement urbain élargi. La mixité programmatique au sein de l’opération implique de réfléchir à un équilibre entre des programmes différents, la création d’interactions entre les usagers, la préservation de l’intimité des logements et la visibilité des bureaux.

De nombreuses porosités physiques et visuelles sont aménagées pour créer des liens entre l’avenue et les voies ferrées. Le rez-de-chaussée assure une fluidité des parcours entre l’espace public et l’espace privé, grâce à la mise en place de porches d’entrée, de halls traversants ou transparents. Il propose des échappées visuelles et établit des relations entre les espaces publics, les cœurs d’îlot et le grand paysage. Les césures et les émergences des parties les plus hautes découpent les volumes, créant une silhouette repérable dans le grand paysage. La forme urbaine ouverte et étagée est un moyen puissant de minimiser la densité perçue en offrant de la profondeur de champ et participe au confort climatique : ensoleillement des logements et du cœur d'îlot, et bonne circulation des vents. Le vocabulaire architectural vise un équilibre entre l’unité portée par le tout et la possibilité d’introduire de la diversité au sein de chaque édifice, avec comme base une architecture élégante et équilibrée.