L’architecture n’est pas ce qui est posé sur la surface de la Terre par les humains mais la « forme qui sans cesse émerge du corps à corps des êtres vivants avec les matières terrestres ». TVK mène depuis plusieurs années une recherche sur la morphologie terrestre en reprenant les travaux de morphologie urbaine à l’aune du changement de regard anthropologique sur la nature que nous impose les crises du climat et du vivant. Il s’agit de confronter l’approche historique et sociologique des formes urbaines et des types, issue des travaux de Saverio Muratori, Aldo Rossi, ou encore Jean Castex, avec les connaissances qui traitent des formes de la Terre. La forme urbaine n’est plus alors définie par le rapport entre les masses bâties et l’espace qui les sépare, mais comme une architecture du sol, une épaisseur vivante, à la fois tellurique et atmosphérique dont la morphologie est sans cesse reconfigurée par les mouvements des matières, de l’eau, de l’atmosphère et des êtres vivants – humains et non-humains. Cette recherche s’organise autour d’une série d’archétypes d’architecture du sol : la terrasse – le parkway – la cité-jardin – le campus – le polder. Ils représentent différentes façons de transformer le sol et de configurer la coprésence des mondes humains et non-humains. Ils décrivent à la fois la forme des sols existants et permettent d’exprimer une vision de projet qui s’appuie sur cet héritage, en vue de le métamorphoser.

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